To the last
Tom Misch & Carmody - The last song
Tom Misch est un jeune artiste qui fait son petit bonhomme de chemin. Débutant l’année avec un certain nombre de « réadaptations » — la reprise de certains morceaux tels que « Dream » de Notorious Big ou encore « Goit It Going On » de A Tribe Called Quest –, le travail du jeune londonien ne cesse de surprendre. En effet, on s’étonne tout particulièrement de retrouver de véritables monuments américains dans des paysages insoupçonnés.
Son association avec Carmody au printemps dernier, nous permet de mieux cerner les influences ou plutôt ce qui se cache derrière ce genre musical qui prend, aujourd’hui, une ampleur considérable et que l’on serait en peine de définir au premier abord…
L’ambiguïté a bien été avancée par certains : on considère tant bien que mal, ce morceau comme de la garage/acoustic-folk. Une forme très problématique et qui, d’après nous, révèle les difficultés à qualifier le travail effectué.
A l’image de Julian Casablancas ( & The Voidz) qui, on a ouïe dire, s’était mis à faire du punk-hardcore.
Il fallait le croire à demi-mot puisqu’il m’a quand même semblé retrouver des titres originaux – digne des Strokes – comme « Crunch Punch » et « Johan Von Bronx ». Et à leurs côtés, un ovni, un hybride qui ne peut véritablement rentrer dans l’une ou l’autre de ces catégories…
Julian Casablancas & The Voidz - Xerox
En concert le 8 décembre au Casino de Paris d’ailleurs…
« Xerox » me semble faire partie de ce courant vers lequel il se retrouve non pas happé, mais appelé et qui se présente tout en déniant toute forme d’appartenance. Un courant dont le propre n’est pas de voiler la réalité des choses mais, à la fois, de tenir compte de ce double mouvement : le dénie et la forme d’appartenance qu’il implique. Le nommer paraît difficile mais interprétons le comme le sulfureux, voire surprenant : drown-step.
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Nina Sky ft Smoke DZA – Stoners
On ressent un écart ou plutôt la présence spontanée de deux espaces qui ne se mêle qu’au travers de notre perception. Le degré zéro serait le niveau de la mer et l’on a, d’une part, à la surface des sonorités, des images familières et, d’autre part, dans les profondeurs, une espèce de tranquillité qui naît de l’absence de ces derniers ou plus spécialement une distorsion de celles ci.
Noyé, perpétuellement maintenu à une distance et à la fois en prise avec la surface qui n’est pas bien loin et qui prend l’apparence d’une continuité. Le contraste est criant bien qu’il se retrouve neutralisé et ne laisse échapper qu’un brouillard lumineux et informe.
Billie Black – I don’t want another lover
La jeune Londonienne – maudit sois-tu pays de Shakespeare – Billie Black, participe à la même mise en scène. Son dernier morceau, « I don’t want a lover », signale un refus qui appelle une nouvelle forme d’expression. Un refus qui ne prend sa pleine mesure que dans l’expression de sa négativité qui échappe aux critères habituels et au jugement sévère que l’on peut porter à la chose sous-entendue. Mais il n’y a rien d’autre à entendre, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Un sens nouveau suscite alors une nouvelle approche qui se veut plus adaptée et proportionnellement plus complexe…
Wayward – Waver feat. Elderbrook
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Submergée par les vagues, sous l’eau et à sa surface telle semble être l’expérience auditive caractéristique de ces morceaux. La position ambiguë de l’auditeur nous amène à investir un espace limitrophe et pourtant habitable. Un espace que l’on ne peut qu’occupé, bercé par un entre-deux, curieux et triste qui implique une toute autre vision de la tristesse.
On se sent heureux, délaissé dans un sens propre du terme – les bien faits de l’eau de mer sans doute.
Les rivages sont désertés et c’est tant mieux. Il n’y a nul besoin d’être secouru.
On est là où l’on doit être, et c’est là une atroce satisfaction…
NO thank you,
Red.